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Dossier : évaluer l’impact social d’IèS

Publié le 19 juin 2019 (mis à jour 18 mai 2020)

Solidarité et recherche de cohésion sociale sont au cœur de la Charte d’léS !

La SCIC IéS est une partie prenante active au sein de l’ESS, secteur économique qui promeut des valeurs humaines et solidaires, une citoyenneté économique et qui est attentif aux besoins sociaux non satisfaits et à l’intérêt général. La Charte fondatrice d’léS, qui fédère ses sociétaires et organise ses actions est elle-même explicite, comme le montrent ces extraits :

« … Convaincus qu’il faut développer une économie solidaire :

  • Dont le moteur est la solidarité et la recherche de cohésion sociale,
  • Qui innove dans les activités et les productions, les formes de financement ou les modes de fonctionnement,
  • Qui favorise la création d’emploi de solidarités de proximité et une citoyenneté économique, [...]
  • Acceptant de placer l’utilité sociale avant la recherche du profit individuel [..]

Nous nous associons dans le pluralisme et la diversité pour fonder une société coopérative de financement local sous le nom de « Initiatives pour une Économie Solidaire »

Parler « impact social », c’est évidemment et spontanément d’abord parler nombre d’emplois, en soulignant qu’il s’agit d’emplois locaux non délocalisables.

Pourquoi évaluer l’impact social d’léS ?

Évaluer l’impact d’IéS, c’est donc d’abord le souci de rigueur vis à vis de notre propre action. C’est aussi produire des arguments pour mobiliser encore plus autour de nous. C’est enfin une demande de plus en plus affirmée de nos partenaires qui appuient nos actions, en particulier les collectivités territoriales (Région Occitanie, C.U. de Toulouse Métropole.) Cette demande est également présente au niveau national. Ainsi, Finansol, label national du financement solidaire, lance une action en ce sens auprès des différentes organisations qu’il regroupe, dont IéS. Enfin, sans prétendre être exhaustif, citons l’Avise, Agence d’ingénierie pour développer l’économie sociale et solidaire, qui travaille également cette question d’impact social, et peut fournir un appui.

Les raisons de lancer un tel chantier au sein de la SCIC IéS ne manquent donc pas. Il faut valoriser notre raison d’être collectivement un investisseur qui considère que « les rendements financiers sont des moyens et non une fin en soi » !

Qu’entendre par impact social, quels critères considérer ?

Tant au niveau départemental que régional en Occitanie, léS communique régulièrement sur les montants des financements investis dans les entreprises que nous soutenons, sur le nombre d’entreprises et d’emplois créés ou consolidés.
Parler « impact social », c’est évidemment et spontanément d’abord parler nombre d’emplois, en soulignant qu’il s’agit d’emplois locaux non délocalisables, caractéristique d’actualité !

Faut-il ne s’attacher qu’à cette donnée, si importante soit-elle ? Le travail débuté par Finansol indique en effet que plusieurs capital-risqueurs citoyens, catégorie d’IéS, ne cherchent pas à aller plus loin en raison de leurs moyens et potentiel d’action limités. Cependant, les premiers échanges sur ce sujet en interne et les réalités de terrain propres à léS ou aux entreprises financées montrent que nous avons intérêt à aller au-delà.

Plusieurs autres critères, dont la complexité déterminera la faisabilité, pourraient être soulignés à moyen terme :

  • La « qualité des emplois », à travers leurs statuts, la non-discrimination de genre, l’emploi de personnes handicapées...
  • Les domaines d’utilité sociale auxquels concourent les entreprises, par le repérage d’innovations dans les activités, les productions, les formes de financement et les modes de fonctionnement. Cette question est assez directement reliée à la pertinence, la cohérence et la clarté d’appréciation des critères d’éligibilité qu’léS utilise, et au suivi de l’entreprise ensuite
  • Le profil des porteurs de projets et leurs éventuelles difficultés d’accès aux financements classiques
  • La réalité de l’effet « levier » du financement IéS et de sa notoriété pour entraîner d’autres investisseurs.

Répartition par statut juridique depuis la création d’léS :

Sur les 20 dernières années, les structures historiques de l’ESS (SCOP, SCIC, SICA, Coop 47, associations) représentent un peu plus de la moitié des structures financées (70/130). Le solde (60) est réparti entre SARL, SAS et SASU. Notons que les critères d’éligibilité d’IéS visent une approche pragmatique d’ancrage territorial et de développement local. Pour cette raison, certaines entreprises qui ne font pas partie stricto sensu du secteur de l’ESS peuvent être financées parce qu’elles ont des règles de gouvernance, des objectifs, des valeurs, des modèles économiques qui montrent un impact social et environnemental positif. On notera la faible représentation des associations : 1 seule financée (Cela est dû à l’ouverture des financements aux associations seulement depuis 2017, sachant que les associations doivent présenter deux exercices et faire partie du secteur marchand).

Ticket d’intervention moyen

Cette courbe présente les tickets moyens d’investissement depuis la création d’IéS en 1998. On constate une augmentation significative du ticket moyen à partir de 2009 (6 000 € / 7 000 € entre 1998 et 2009, 20 000 € en moyenne depuis).

En effet, depuis 2009, le signe de la volonté d’iéS d’avoir un impact plus significatif assure une gestion des risques financiers.

Analyse des données emploi au sein des 70 entreprises financées au 31/12/2017 (données 2018 en cours de traitement)

IéS a participé à la création où au maintien dans l’emploi de près de 900 personnes sur la région. On notera le ratio élevé de CDI (environ les 2/3 des emplois portés). De même un impact est à souligner via les CDDI, « un contrat de travail à destination de personnes en recherche d’emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières » [1]. Alors que l’obligation légale pour les employeurs d’au moins 20 salarié-e-s est d’employer a minima 6% de leur effectif ayant la reconnaissance de travailleurs handicapés, les emplois de travailleurs handicapés soutenus par léS représentent plus de 12% des salarié-e-s (109 / 881). Pour la répartition hommes-femmes, 40,3 % des salariés sont des femmes (355/881).

Cet article a été publié dans notre magazine IéS le Mag